Glossaire
Sur cette page, vous trouverez des définitions claires et concises pour un large éventail de termes liés à la santé mentale. Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur un sujet particulier, n'hésitez pas à consulter les articles en cliquant ici.
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Structure psychique caractérisée par des fluctuations extrêmes de l'humeur, allant de l'excitation intense (manie ou hypomanie, périodes d'activité intense) à la tristesse profonde (dépression et faible énergie). Il existe différents types de troubles bipolaires, chacun avec ses propres symptômes et caractéristiques (type 1, 2, 3 et cyclothymie).
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La catégorisation est définie par des processus psychologiques qui tendent à organiser l’environnement en termes de catégories (Tajfel, 1972). Naturellement, le cerveau humain créée des catégories, qui sont dites modulables, pour ranger les informations et les utiliser au mieux (eg. en interagissant les un.e avec les autres). En créant ces catégories, on utilise des mécanismes d’inférence pour faire correspondre ce que nous rencontrons. Une fois dans votre vie vous avez croisé un animal, disons un chat, et une autre fois vous avez croisé un animal semblable, de couleur différente, et vous avez élargi la catégorie “chat” sans le savoir. Depuis, les chats peuvent être à poils longs, gris, marrons…Si la catégorisation est essentielle en un sens, les catégories ne sont toutefois pas le reflet exact de la réalité. Selon Tajfel et Turner, c’est donc un outil qui permet aux personnes d’entreprendre des relations sociales entre elles.eux, mais qui se modifient tout au long de notre vie.
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Le conflit de loyauté est une situation où une personne se trouve confrontée à un dilemme émotionnel, souvent avec des attentes ou des exigences contradictoires. Ce conflit peut être à la fois externe, (envers un·e supérieur·e, un·e ami·e, un membre de la famille, etc.) et interne (impliquant des luttes intérieures avec les valeurs, croyances ou besoins de la personne elle-même). La résolution d’un tel conflit implique souvent une exploration approfondie de soi-même et/ou des compromis, pour tenter de vivre au mieux en accord avec ses propres valeurs et objectifs.
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Un épisode soudain de peur intense qui s'accompagne de symptômes physiques tels que des palpitations cardiaques, un essoufflement, des tremblements ou des sueurs. Les crises d'angoisse peuvent survenir de manière inattendue ou être déclenchées par un événement ou une situation particulière.
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Un sentiment d'anxiété intense et soudain qui peut s'accompagner de symptômes physiques et/ou émotionnels. Les crises d'anxiété peuvent être déclenchées par un stress, une peur ou une situation particulière.
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Une crise de tétanie est une contraction d'un ou plusieurs muscles, involontaire et intense, souvent accompagnée de picotements, d'engourdissements et de spasmes. Les crises de tétanie peuvent être causées par un déséquilibre électrolytique, une hyperventilation ou un stress important.
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Une crise d'angoisse grave et soudaine qui s'accompagne d'une peur intense de perdre le contrôle ou de mourir. Les crises de panique peuvent durer plusieurs minutes et s'accompagner de symptômes tels que des vertiges, des nausées ou des douleurs thoraciques.
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Il s’agit d’un trouble dissociatif caractérisé par un sentiment de détachement ou d'étrangeté vis-à-vis de soi-même. Les personnes ayant ce trouble peuvent avoir une impression persistante ou récurrente d'être un·e observateur·rice extérieur·e de leur propre corps et de leurs pensées. Cela peut affecter leur perception sensorielle et émotionnelle, ainsi que leur mémoire.
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La déréalisation est une forme de dissociation où la personne perçoit le monde comme irréel ou étranger. Les sensations peuvent sembler altérées ou déformées. La déréalisation peut donner l'impression que le monde n'est pas réel ou que la personne se trouve dans un rêve.
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Le terme de discrimination trouve deux sens dans le monde scientifique et social. D’une part et scientifiquement, la discrimination veut dire différencier. C’est à dire qu’on cherche par exemple à “discriminer” deux personnes : quelqu’un qui a rhume et quelqu’un qui n’en a pas. D’autre part, et c’est là la définition sociale qu’on lui connait le mieux, une discrimination est un comportement négatif, à l’encontre d’un membre d’une personne, faisant partie d’un groupe, que l’on associe pas à soi-même (eg. notion d’endogroupe = un groupe dont je fais partie et d’exogroupe = un groupe extérieur à nous). L’humain a tendance à préférer des personnes qui lui ressemblent car on leur associe plus facilement des caractéristiques et des valeurs communes. La personnalité joue ici un rôle important, puisque des gens dits “ouverts d’esprit” vont plus facilement échanger et se lier avec des personnes qui ne partagent pas exactement leur caractéristiques. Selon Tajfel (1970) et la théorie de l’identité sociale, les individus cherchent à maintenir une identité sociale positive, en se comparant favorablement à des groupes extérieurs, appelés exogroupes. Cette quête d’une identité valorisante peut conduire à des comportements discriminatoires, favorisant l’endogroupe (eg. le groupe auquel l'individu appartient) et renforçant ainsi les frontières sociales entre les groupes.
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La dissociation est un mécanisme de défense psychologique où une personne se détache mentalement de la réalité, parfois pour échapper à des situations stressantes ou traumatisantes. La dissociation peut se manifester de différentes manières, par exemple par une perte de mémoire, une sensation de détachement de la réalité ou une modification de la perception du temps et de l'espace.
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“Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders” ou “manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux” est un ouvrage de référence utilisé par les professionnels de la santé mentale pour diagnostiquer les troubles psychologiques. Il est révisé à peu près tous les 10 ans et des corrections dites “mineures” sont effectuées chaque année. Il est important de garder en tête que ce document est en constante évolution et peut donc contenir les erreurs qui accompagnent l’évolution scientifique.
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Les émotions sont des réponses psychophysiologiques brèves à des stimuli externes ou internes. Elles incluent des expériences subjectives telles que la joie, la tristesse, la colère et la peur. Elles sont souvent associées à des changements physiologiques (comme des variations de rythme cardiaque ou de température corporelle), et/ou à des changements comportementaux (tels que le langage corporel ou des expressions faciales spécifiques).
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La facilitation sociale (Zajonc, 1965) montre que la présence d’autrui peut influencer nos performances en augmentant notre niveau d'activation. Lorsque la tâche est simple ou bien maîtrisée, cette présence peut amplifier nos performances. Par exemple, si vous jouez à un jeu connaissez bien, avoir des ami.es qui vous regardent peut vous motiver à donner le meilleur de vous-même. Pour un.e athlète, la présence de spectateur.ices peut également augmenter les performances en créant une excitation supplémentaire.Cependant, si la tâche est complexe ou nouvelle, la présence d’autres personnes peut générer du stress et donc diminuerles performances. Pour que cet effet de facilitation sociale soit observé, il faut que la présence des autres soit perçue comme une forme d’évaluation, où l’on anticipe un jugement ou des sanctions. Si ce n'est pas le cas, il n'y a pas d'impact.
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L’identité d’un individu peut être étudiée sous différents angles, dès lors que l’identité est un concept complexe reliant plusieurs déterminants se chevauchant pour se créer. Un groupe social émerge du moment que plusieurs individus partagent des caractéristiques communes telles que des normes, des valeurs, et des objectifs. D’un côté, ses caractéristiques peuvent se manifester sous forme objective, comme par exemple le sexe, l’âge, la nationalité ou encore l’origine éthnique. De l’autre côté, les caractéristiques plus subjectives telles que opinions politiques, aux croyances religieuses. L’appartenance à un groupe social participe à la formation de l’identité d’un individu et influence ses comportements, ses perceptions, et ses interactions avec autrui. Prenons l’exemple du genre. En tant que catégorie sociale, il joue un rôle central dans la formation de l’identité. Il participe à la définition des rôles, des normes, et notamment des attentes, associés à la masculinité et féminité, influençant grandement les expériences et les opportunités de chacun. Un groupe social est étudié par rapport à des théories de l’identité, notamment, déjà établies. Ces théories permettent de donner un sens au groupe social étudié et permet d'établir des liens entre plusieurs groupes. On considère qu’un groupe social est guidé par des représentations sociales. En explorant celles-ci, on se crée une idée plus précise des dynamiques d’un groupe.
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C’est un trouble du comportement alimentaire (TCA) caractérisé par des épisodes récurrents de consommation significativement excessive de nourriture en un court laps de temps, souvent associé à un sentiment de perte de contrôle pendant l'épisode. La différence avec la boulimie, c'est qu’il n’y a pas de comportements compensatoires tels que des vomissements provoqués, l'abus de laxatifs ou de diurétiques, ou de l'hyperactivité physique, suite à un épisode d’hyperphagie.
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Un meltdown est un débordement émotionnel souvent lié au stress ou à une surstimulation. Les meltdowns peuvent impliquer des pleurs, des cris, des coups ou de l'agressivité (envers soi-même ou les autres). Une autre façon de décrire un meltdown serait de le comparer à une perte de contrôle d’un véhicule : la violence de l’accident n’est pas décidée par la personne qui est au volant et qui ne parvient plus à tourner ce dernier.
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Ce qu’on appelle la menace du stéréotype (opposé au stéréotype lui-même, voir définition) tient aux conséquences sur une personne. L’effet de la menace du stéréotype est un concept largement étudié en psychologie sociale (eg. effet du genre ; de l’ethnie ; du statut socio-économique…) et pose des questions telles que : À quel point et dans quelles conditions la menace du stéréotype a un effet dans la vie d’autrui ? Quelles compétences sont impactées, quand la menace intervient-elle ? De manière générale, pour qu’une “menace” ait lieu, il faut que les personnes aient d’une part conscience du stéréotype dont iels font l’objet, et d’autre part que les personnes autour soient perçues comme une source d’évaluation. Certains effets qui découlent de cette menace seraient par exemple les prophéties auto-réalisatrice (eg. attentes erronées qui conduisent à leur propre réalisation : Merton, 1949) ; l’effet Pygmalion (eg. les attentes peuvent devenir réalité à cause de comportements différenciés, positive ou négative : Rosenthal et Jacobson, 1968) Il est important de noter que les effets ne sont pas systématiques, dépendent de facteurs précis, mais aussi de soi-même. Nous ne sommes pas tous sensibles de la même manière aux effets que peuvent provoquer les stéréotypes. Par exemple, si on grandit dans un climat qui véhicule des stéréotypes dont on a conscience ou pas, ils ont plus de chance d’avoir des effets dans notre vie future.
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“Neurotypique” est un adjectif désignant les individus dont le fonctionnement neurologique est considéré comme typique, en accord avec la norme.
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“Neuroatypique” et “neurodivergent” sont des adjectifs synonymes utilisés pour décrire ceux dont le fonctionnement neurologique diffère de la norme.
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Appréciation à priori (eg. avant) relativement à une personne, un concept, à connotation plutôt négative au sens ou elle renvoie à des sentiments internes éprouvés par tous.tes. Les préjugés peuvent parfois pousser les gens à adopter certains comportement envers certaines personnes. Parmi les comportements qui émanent des préjugés, on peut par exemple noter le racisme, le sexisme, l’agéisme…
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La psychologie positive, initiée par Martin Seligman, vise à réorienter les recherches et les pratiques en santé mentale vers une perspective plus optimiste. Traditionnellement, la psychologie se concentrait sur la compréhension et le traitement des troubles mentaux, aidant les individus à atteindre une stabilité quotidienne. Par exemple, les psychologues soutiennent les personnes souffrant de dépression, d'anxiété ou de situations complexes, mais pas que. Cette interprétation part du principe que la psychologie peut et doit également toutes personnes. Elle ne se limite pas à traiter les problèmes mais cherche à promouvoir le bien-être et la résilience. Martin Seligman a par exemple développé le modèle “PERMA” qui identifie cinq éléments essentiels au bien-être : les émotions positives, l'engagement, les relations, le sens et les accomplissements. La psychologie positive est partout et concorde avec une vision plus moderne des réflexions autour de la santé mentale. Il a par exemple été démontré que la pratique de la gratitude ou la méditation de pleine conscience, peuvent améliorer le bien-être subjectif. Comment cela se passe-t-il ? De par sa neuroplastictié, le cerveau peut se restructurer et créer de nouvelles connexions neuronales en réponse à des expériences positives, favorisant ainsi le bien-être durable ; c’est aussi connaitre les déterminants et les facteurs qui permettent ou perturbent le fonctionnement optimal. Cette vision moderne de la santé mentale s'éloigne de la question "Qu'est-ce qui ne va pas ?" pour se concentrer sur "Qu'est-ce qui va bien ?". Bien que les idées de la psychologie positive aient toujours existé, elles n'ont pas toujours été valorisée et les recherches sont souvent restées dans l’ombre. Bonne nouvelle, la situation évolue et les travaux “positifs” gagnent en reconnaissance.
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Cette branche de la psychologie explore comment nos comportements sont influencés par notre environnement et nos interactions sociales. En tant qu’êtres sociaux, nous sommes constamment impactés par des besoins de connexion, l’imitation ou des stéréotypes, qui influencent notre perception de nous-mêmes et de nos relations. La psychologie sociale (qui n’est pas un mélange de sociologie et de psychologie) aide à mieux comprendre les dynamiques internes et externes des individus, comme pourquoi nous agissons différemment selon les situations, comment la présence d’autrui peut nous soutenir ou nuire, comment un groupe parvient à porter une idée…
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Un shutdown désigne un état de retrait intense et soudain, souvent en réponse à une surcharge sensorielle ou sociale. Les personnes en shutdown peuvent avoir du mal à communiquer (quel que soit le moyen employé) ou à bouger. En revanche, un shutdown n’implique pas systématiquement une paralysie de la pensée ou une absence d’envie de communiquer. Une autre façon d’expliquer un shutdown serait de le comparer à un téléphone qui se bloque après plusieurs mots passes erronés : il n’est plus possible d’accéder au téléphone qui se protège sans demander l’avis du propriétaire, mais on continue pour autant de recevoir les notifications.
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Le stéréotype est un terme qui, créé socialement, érige des caractéristiques à propos d’un groupe social (voir définition) ou d’une catégorie de personne, pas nécessairement négatif à la base, mais toutefois “rigide” au sens ou ce sont des croyances assez stables dans le temps et qui interviennent de manière quasi-systématiques dans nos comportements. Ils peuvent être relatifs à des caractéristiques individuelles (eg. performances et compétences ; caractéristiques morales…) mais aussi collective (eg. fratrie ; ethnicité…) De part la robustesse et la rigidité affiliée aux stéréotypes, ils revêtent assez souvent une connotation négative, qui est surtout relative à l’utilisation qu’on en fait. Pour autant, les stéréotypes peuvent et sont à la base estimés utiles pour comprendre comment fonctionne un groupe ou encore pour diriger une étude : on va partir d’un “constat” et chercher les tenants et les aboutissants de ce dernier. Quoiqu’il en soit, il ne faut pas oublier le caractère unique de chaque personne et d’adopter une démarche ouverte, respectueusement et souple quant aux personnes qui nous entourent. Les stéréotypes ne doivent pas être le maître mot de l’interprétation qui nous faisons du monde qui nous entoure.
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La stigmatisation, un concept central dans les travaux d'Erving Goffman (1963), désigne un processus par lequel certains individus ou groupes sont étiquetés de manière négative et réduits à une identité dévalorisante en raison de caractéristiques perçues comme déviantes (de la normes) et/ou indésirables. Selon Goffman, ce phénomène affecte profondément l'identité sociale des individus stigmatisés, les contraignant à naviguer dans des interactions marquées par la honte et l'exclusion. Les effets de la stigmatisation sont multiples et incluent des conséquences psychologiques délétères, telles que la diminution de l'estime de soi et la détérioration du bien-être mental. En outre, les individus stigmatisés sont souvent confrontés à des discriminations sociales et économiques, ce qui peut entraver leur accès à des ressources et opportunités essentielles. Le processus de "self-stigma", où l'individu intériorise les jugements négatifs de la société, peut exacerber ces effets, renforçant les comportements d'isolement et la reproduction des inégalités sociales. Ce modèle de la stigmatisation est particulièrement pertinent pour comprendre les dynamiques d'exclusion et les tensions intergroupes dans les sociétés modernes (Goffman, 1963).
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Le stimming correspond à une auto-stimulation sensorielle effectuée de manière consciente ou inconsciente. Elle permet une régulation du système nerveux, elle peut être systématique chez certain·es, ou occasionnel. Tout le monde stimme, cela peut se manifester par le fait de tripoter un bout de manche, secouer sa jambe, sucer son pouce, se balancer, secouer ses mains, etc. En somme, tout comportement répétitif ayant pour but de provoquer une sensation de bien-être.
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La théorie des émotions intergroupes, développée par Garcia-Prieto et Chevalier (2014), met l’accent sur le rôle central des émotions dans les relations entre groupes. Selon cette théorie, les émotions, telles que la colère, la honte ou la culpabilité, jouent un rôle crucial dans la manière dont les individus perçoivent et réagissent aux autres groupes. Ces émotions peuvent influencer les comportements intergroupes en renforçant ou en atténuant les stéréotypes, les préjugés et les discriminations. Par exemple, la colère ressentie par un groupe face à une injustice perçue peut conduire à des actions collectives pour contester l'ordre social, tandis que la honte ou la culpabilité peuvent inciter à des comportements de réparation ou de remise en question des normes sociales. Cette approche permet de mieux comprendre comment les émotions peuvent servir de moteur à la dynamique intergroupe, en facilitant ou en entravant les processus de coopération, de réconciliation ou de conflit entre les groupes sociaux.
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La thymie fait référence à l'état émotionnel global d'une personne, englobant les aspects de l'humeur et des émotions.
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Le traumatisme psychologique résulte d’un événement (ou son absence) vécu comme extrêmement stressant ou bouleversant qui dépasse la capacité d'adaptation de l'individu. Il a des conséquences durables sur la santé mentale, notamment dans le présent.
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Structure psychique complexe, également connue sous le nom de trouble de la personnalité dissociative (et anciennement trouble de la personnalité multiple), qui se caractérise par un manque de continuité dans le sens de l'identité personnelle. C’est-à-dire qu’une personne peut présenter deux ou plusieurs identités distinctes au sein d’elle-même. Chaque identité peut avoir ses propres pensées, sentiments, souvenirs et comportements.